Synopsis
Revue de presse
Télérama : Intelligence vigoureuse, séduction, justesse. Le cinéma de Marco Bellocchio est rarement pris en défaut de faiblesse, de frilosité. Après Vincere, portrait de Mussolini, et surtout de sa femme, c’est encore de l’Italie qu’il s’agit, contemporaine celle-là. Un pays en crise, bloqué, et qui se déchire autour du sort d’Eluana Englaro. (…) Autour de cette affaire, retracée en arrière-plan par des écrans de télévision, Bellocchio a imaginé quatre histoires, racontées en alternance. Uliano (Toni Servillo, formidable, comme à l’accoutumée), un sénateur de Forza Italia en proie à un doute profond, hésite à voter oui au projet de loi soutenu par son parti. Sa fille, Maria, elle, est une convaincue : militante catholique, elle manifeste devant la clinique où se trouve Eluana, où elle retrouve un garçon dont elle tombe amoureuse. Ailleurs, dans une autre ville, une célèbre actrice (Isabelle Huppert) se coupe du monde et d’une partie de sa famille pour être au chevet de sa fille, maintenue dans un état végétatif, avec l’espoir fou qu’elle se réveille un jour. Enfin, Rossa (Maya Sansa), une droguée suicidaire, est prise en charge à l’hôpital par un médecin obstiné, persuadé qu’elle peut s’en sortir. A chaque fois émergent des interrogations, qui dépassent la controverse autour de l’euthanasie. Quel est notre rapport à la souffrance de l’autre ? A la servitude volontaire ? Peut-on contraindre quelqu’un à vivre s’il souhaite la mort ? Quel est le lien entre liberté et amour, morale chrétienne et morale tout court ? Où commence et finit l’acharnement thérapeutique ? Autant de questions que Bellocchio traite avec une liberté et une fluidité étonnantes.
Notre avis : Une fiction basée sur un fait réel : les derniers jours d’Eluana Englaro, victime en 1992 d’un accident de voiture qui la plongea dans un coma irréversible. Le cas a secoué l’Italie pendant de nombreuses années, soulevant, dans un pays si attaché aux valeurs chrétiennes, la question de l’euthanasie. Le film est servi par un casting trois étoiles, et est signé de l’un des Maîtres du cinéma italien, auteur du mythique Buongiorno, notte, sur l’enlèvement d’Aldo Moro.