Synopsis
La revue de presse
Studio CinéLive : Il y a fantômes et fantômes. Ceux que Pietro découvre dans la maison qu’il vient de louer à Rome sont du genre stylés. Grimés comme des théâtreux, un poil excentriques, mais toujours très chic. leur histoire, alambiquée, qui remonte à la Seconde Guerre mondiale, n’a pas d’intérêt en soi. Leur présence souligne surtout la solitude et les rêves éperdus d’un aspirant acteur éminemment craquant, avec ses sourires incertains et son ingénuité tranquille. Il est incarné par Elio Germano, un magicien qui vous embarque dans ses manèges enchantés. D’un regard.
Première : Célébration des vertus de l’imaginaire, ode aux résistances de toutes sortes, manuel d’apprivoisement des peurs : le neuvième long métrage du cinéaste italo-turc Ferzan Özpetek cumule les genres (burlesque, fantastique, mélodrame) pour sublimer le romantisme d’un jeune provincial qui se sent en décalage avec les codes et les attentes du monde qui l’entoure. Ne reculant devant aucune coquetterie ni emphase stylistique, Magnifica presenza se met au diapason de l’altruisme légèrement désuet de son héros et brille par quelques déchirantes séquences lyriques où le passé et le présent communiquent puissamment. Cette fable hallucinée bénéficie en outre de la virevoltante prestation d’Elio Germano, qui confère à son rôle d’homosexuel distrait une candeur et une détermination dignes des plus glorieuses heures du cinéma italien.
Le Monde : « Magnifica Presenza »: danse avec les fantômes du fascisme : Dans une mise en scène théâtrale, où s’insèrent de ci de là des effet de zooms télévisuels, le film dévoile la personnalité de Pietro – homosexuel, fragile, gentil, enfantin et naïf — en même temps qu’il révèle l’histoire de ses colocataires fantômes. Encore en tenue de gala quand ils lui apparaissent, ils formaient, pendant la guerre, une troupe de théâtre soutenue par le pouvoir fasciste. C’est dans cet appartement où ils se cachaient des résistants, qu’ils ont péri à l’époque, des suites d’un incendie. C’est là projet de ce film (qui sort en salles le 31 juillet, tout en étant accessible en VOD depuis le 10 juillet) : orchestrer une circulation chaleureuse entre le présent et ce passé qui continue de hanter les consciences. Ozpetek s’inscrit dans une tendance très en vogue dans le cinéma italien contemporain qui consiste à revisiter la seconde guerre mondiale sous l’angle totalement apolitique des destins individuels, en occultant littéralement les notions d’engagement et de responsabilité.
Notre avis : L’un des derniers travaux de Ferzan Ozpetek, réalisateur turc très aimé du public italien. Habitué des succès critiques et publics, il est l’auteur, notamment, des fameux Mine vaganti, Saturno contro, Cuore sacro, La finestra di fronte ou bien encore Le fate ignoranti.cp[